jeudi 16 février 2017

Les élections françaises de 2012 étaient sous surveillance de la CIA

https://www.mediapart.fr/journal/international/160217/les-elections-francaises-de-2012-etaient-sous-surveillance-de-la-cia

ouille aïe aïe ! celle-ci elle fait mal !

dimanche 12 février 2017

Les prisonniers fantômes

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9tenus_fant%C3%B4mes

Rendez-leur grâce !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

samedi 11 février 2017

L'Empire du Côté Obscur - IAM


Tuer l'ennui...


Jack Volpe - Le jugement dernier rap français 2010 pheonix Wright


La défense:
Monsieur le Président, votre honneur, mesdames et messieurs le jurés, je vous demande de bien regarder lhomme que vous allez juger, mon client est aujourdhui à la barre des accusés, pour un crime quil na pas commis, dont voici les faits : 5 Mars 2010, Monsieur Galleux, rentre chez lui, directement de son travail vers 6 heures et demie, il sarrête 5 minutes pour acheter une baguette en bas, le témoignage du boulanger confirme cela il rentre dans son appartement, appelle sa femme en arrivant, avance et la découvre gisant dans un bain de sang, 62 coups de couteaux, cest un meurtre sanguinaire, probablement lœuvre dun psychopathe ou dun pervers, il ny a pas darme du crime, laccusé na pas de mobile, il ny a pas donc de base pour le condamner pour homicide, je men remets à vous, membres de laudience, faites preuve de bon sens, la bonne sentence : proclamez son innocence !

L'accusation:
Monsieur le Président, votre honneur, mesdames et messieurs les jurés, la défense essaye de vous manipuler, allons soyons sérieux ne faites pas fausse route, il est coupable Monsieur Galleux, cela ne fait aucun doute Sorti du travail à 6 heures, cest votre alibi ? Moi je dis que vous êtes parti vers 4 heures et demi, ce qui lui a laissé pile le temps de rentrer chez lui, dassassiner sa femme, se changer et aller à la boulangerie, allons, ce nest pas lœuvre dun psycho schizophrène, 62 coups de couteaux cest un crime passionnel, Monsieur Galleux, mon vieux, ceci nest pas un jeu, arrêtez de nous mentir et passez aux aveux, probablement elle vous trompait et emporté par la haine, vous lavez tuée et avez fait cette mise en scène Ne croyez pas cet homme mesdames et messieurs les jurés, cest un meurtrier, je demande la réclusion à perpétuité

L'accusé:
Mesdames et messieurs je mappelle Jean-Marc Galleux, je prends la parole car jai décidé de passer aux aveux Torturé pendant 48 heures en garde à vue, jai bien tenu tout ce temps mais maintenant je nen peux plus, je remercie mon avocat de mavoir défendu, ma famille et mes proches qui mont toujours soutenu, mais il faut un responsable pour cet acte impardonnable, alors je lavoue, oui je suis coupable jai aimé ma femme depuis que nos yeux se sont croisés, et jai juré devant Dieu de toujours la protéger, non elle navais pas damant , même tout allait bien, et ces derniers temps on essayait en vain de faire un gamin, cette femme, moi je laimais de tous mon être, et je ne conçois pas la vie seul sans elle sur cette planète oui je suis coupable mais pas davoir tué la femme que jaime, non je suis coupable pour le meurtre de moi-même

Depeche Mode - Just Can't Get Enough


READY PEOPLE READY


Manuel de détection des Taupes/Trolls sur Internet



« L’abondance et la richesse de l’information crée une pauvreté de l’attention. » Herbert Simon, 1977

« L'information est une force agissante. Elle crée des choses ou des relations et en détruit. Elle produit de l’ordre et du désordre. En particulier l’information fausse et déstructurante qui occulte la vérité, et enlève la capacité de réagir de façon appropriée, détruit la mémoire ou annihile la capacité de traitement. De la désinformation politique au virus informatique, du bobard au sabotage, l’information menace l’information.
Une propagation périlleuse rançon de sa reproductibilité. Le monopole de sa diffusion ou le contrôle exercé sur sa réception, via la manipulation ou la propagande, menacent la pensée critique et interdit tout possibilité de réponse. L’information menace alors la communication. […]
L’information a une valeur «cumulative» (celle d’agir sur l'information). Celle-ci peut être positive : une information structurante qui permet d'accumuler d'autres informations, de mettre en rapport des éléments, de les rendre plus signifiants encore, cela s'appelle tout simplement le savoir. Mais cette valeur implique son contraire : la capacité de détruire l’information, d'ajouter de l'entropie et du désordre (telle serait la «valeur d'usage» d'un virus ou d'une opération de désinformation pour son promoteur). […]
Le fait évident que l'information aille toujours plus vite dans nos sociétés, qu’elle fonctionne en flux tendus et qu’il faille réagir instantanément implique aussi que nous sommes entrés dans une économie du temps. Symétriquement, le temps perdu ou gagné a acquis une valeur stratégique. Gagner quinze jours sur le concurrent par l’intelligence économique est un avantage important, gagner quelques secondes sur des réactions instantanées peut décider d’une guerre. Corollaire du corollaire : faire perdre du temps à l'autre, c’est lui infliger un préjudice. Quant un virus provoque un déni d’accès sur quelques sites importants (c'est à dire les bloque quelques heures) la nouvelle économie frémit. Faire perdre du temps par des leurres ou des ruses, c’est déjà vaincre. […]

Tout ceci nous impose une responsabilité intellectuelle. Pour comprendre, peut-être prévoir et maîtriser, il faut rassembler des compétences, collecter des données et confronter les idées. Il ne s'agit d’être ni pour ni contre la technique, Internet ou la société de l'information. Il s'agit de traiter ces conflits comme des faits dont il faut déterminer les formes, les occurrences, la finalité, la genèse. »1

Sur Internet, les Trolls sont légions ; pourtant, personne ne s'intéresse jamais profondément à eux, car ils sont souvent considérés comme des fauteurs de troubles inutiles. Pourtant, des faits étonnants suggèrent qu''il conviendrait de différencier les Trolls des Taupes. A première vue, beaucoup affirmeront que c'est le même phénomène hors de toute ignorance. Cela ne veut pas dire que quelqu'un qui assimile les deux est stupide, juste qu'il est mal informé de la réelle relation qu'entretienne ces termes.

Partie 1 : Les Trolls

Troll (informel) : internaute écrivant un message délibérément offensant ou provocant dans le but de contrarier quelqu'un ou de susciter une réponse furieuse de sa part.

Troller est, par essence, une activité moralement creuse. Quelque que soit la croyance contenu dans le message, essayer de troller quelqu'un est essentiellement une tentative visant à provoquer une réponse négative d'autrui. En tant que tel, le fait de troller existe sous de nombreux aspects, et ce phénomène induit généralement une idée fausse.
Certains Trolls sont plus subtiles que d'autres. D'un côté de cette panoplie se situe le Troll fournissant peu d'effort, essayant de troller quelqu'un principalement à travers les attaques personnelles, des mécanismes d'imitation, l'usage excessif de sarcasme, d'interrogations, etc. Ces Trolls sont faciles à détecter.
D'un autre côté, le Troll expérimenté usera de la tromperie : accord sur les faits intéressé, autorité attrayante et tactiques rédhibitoires. Un Troll qui débute la discussion en exprimant son accord avec vous sera difficile à détecter, et souvent il amènera ses cibles profondément dans ses filets avant qu'elles se rendent compte qu'elles ont mordu à l'hameçon. Beaucoup de tactiques de Trolls expérimentés mêlent la cargaison d'ambiguïté émotionnelle à la conversation par commentaires successifs : souvenez-vous toujours que les mots et les phrases peuvent avoir de multiples définitions dépendamment de la déclinaison, et si vous êtes sceptiques à propos de la sincérité d'un commentaire, essayez de le lire à voix haute quelques fois avec différents niveaux de sarcasmes dans votre voix. Autrement, s'il apparaissait que les arguments pouvaient se retourner contre vous, jouez la prudence.

Donc, comment combattre un Troll ? C'est simple : ne le combattez pas. Le Troll est là spécialement pour se battre. En engageant le combat avec lui, vous assurez déjà sa victoire. Votre argument pourrait être irréfutable, vous pourriez apporter toutes les preuves pour convaincre toute personne rationnelle. Le Troll s'en moque, il vous a déjà fait perdre votre temps et vous aura fait réagir. Ainsi, rappelez-vous de la règle capitale des discussions sur Internet : DON'T FEED THE TROLLS (« NE NOURRISSEZ PAS LES TROLLS »).

Partie 2 : Les Taupes

Taupe (argot) : assistant d'escroc de confiance, en particulier une personne qui se fait passer pour un client ordinaire, un visiteur, etc, dans le but de persuader les autres à participer.

Si troller est une activité moralement creuse, la Taupe, elle, fait dans la corruption morale. Il se peut que la Taupe sait qu'elle est dans le faux (et il y a de grande probabilité pour), mais ne s'en soucie pas du moment qu'elle gagne de l'argent. Il en résulte que les Taupes représentent une forme plus avancée de Trolls. Pendant que le Troll peut surfer sur des insultes basiques ou du sarcasme, la Taupe se doit d’être un débatteur chevronné, capable d'argumenter efficacement une position, et se doit d'avoir les ressources pour discréditer ou à défaut ébranler la position de ses opposants. Après tout, elles sont par définition payées pour leurs services.

La distinction la plus importante entre une Taupe et un Troll réside dans la question de cible. Lorsque vous, débatteur, êtes la cible d'un Troll, la Taupe, elle, cible l'audience, c'est-à-dire la personne aléatoire qui tombe par curiosité sur le fil de discussion et qui n'a aucune opinion préconçue sur sur le sujet en question. La Taupe n'est pas payée pour rendre furieux le sceptique, elle est payée pour influencer le débat.

La Taupe efficiente aura sa propre méthode pour miner un argument, mais utilisera généralement l'une des trois méthodes suivantes. Elles sont toutes efficaces si exécutées correctement, et sont toutes psychologiques par nature.
  1. Le Professeur : Cette tactique tente de placer la Taupe du côté rationnel et intelligent de l'argument. Il semblera adopter une morale et une logique à toute épreuve. Son verbiage sera décelé seulement par le niveau de précision avec lequel elle l'exerce. C'est une méthode très efficace, parce que pour l'individu moyen curieux l'intervenant semblera légitimement intelligent. Heureusement, sa mise en œuvre requière une personne dédiée et cultivée; celles-ci ne se rencontrent pas aussi souvent que d'autres. Malheureusement, quand cela arrive, il est souvent presque indiscernable d'un authentique commentateur engagé présentant son point de vue. A cause de cela, accuser le Professeur d’être une Taupe ne devrait être qu'une solution de dernier recours: il est bien plus préférable d'obtenir une victoire sincère par un débat maintenu, que de le dénoncer.
  2. Le Saboteur : Similaire dans la rhétorique au Troll expérimenté, mais résolument plus sophistiqué. Le Saboteur rejoindra votre argument et y ajoutera son analyse, dont l'absurdité disproportionnée fera perdre de la crédibilité aux yeux de quelqu'un n'ayant pas encore participé au débat. C'est une technique de combat plus facile, mais qui requerra des réponses interminables lesquels déconstruiront plus ou moins le problème initial.
  3. Le Témoin Incrédule : Cette technique de Taupe est la plus commune des trois. La Taupe se joint au débat en progression, et commet l'erreur de l'incrédulité personnel ad nauseam. « Je suis désolé, je ne peux pas accepter que […] est […]. C'est juste impossible, ça n'a aucun sens. » Et ça continuera comme cela. Peu importe ce que vous lui jetez la figure, il reviendra avec la même incrédulité. L'objectif est simple : faire en sorte que l'intervenant et ses arguments aient l'air trop fantastiques, pour que l'individu moyen ne puisse pas acquiescer. Bien qu'il soit très facile de vaincre le Témoin Incrédule par des arguments logiques simples, soyez prudent. Vous devez savoir quand vous retirer, ou des répétitions incongrues transformeront votre argument en argument désespéré. Argumentez finalement contre leur confusion déloyale, en moins de trois réponses si possible. Retirez-vous ensuite complètement, même si elles reviennent pour essayer de vous conduire à davantage.

Comme évoqué, des variations de ces tactiques existent, et la méthode de chaque Taupe sera différente. Des Taupes mieux équipées utiliseront des tactiques peu reluisantes (comptes multiples, manipulation de votes, etc.). Quelque fois, combattre seul contre l'effort combiné d'une ou plusieurs Taupes est vain. Toutes les batailles ne peuvent pas être gagnées.

Les Trolls/Taupes sont finalement difficiles à détecter. Ils utilisent des artifices de plus en plus ingénieux dans le but d'orienter les débats sur les forums ou dans les sections commentaires de certains sites Internet.
Les argumentations à la logique fallacieuse, les syllogismes, l'Argumentum ad nauseam, l'ouverture de débat stériles, des dialogues qui sont en réalité des monologues provenant de la même adresse IP, les accusations mensongères, les tentatives de liaisons d'amitié avec certains intervenants dans un objectif de gain de confiance, le partage excessif de liens provenant de « cahiers » d’URL préétablis spécifiques à chaque sujet, la défense opiniâtre d'un point de vue ou d'une personne ; voici quelques exemples de l’ambiguïté provoquée par de tels subterfuges sur le net. Tous les moyens sont bons lorsqu'il s'agit de crédibiliser un propos.
Il faut aussi noter que les Taupes et les Trolls n'opèrent pas uniquement sur les sites d'information alternative, mais également sur Facebook, sur les médias subventionnés, sur Youtube, certains sont payés pour rédiger des articles sur Wikipedia234, ils peuvent opérer sur des forums connus comme Doctissimo, ils irritent les community managers de certaines entreprises5, bref, ils sont présents sur à peu près toutes les plates-formes d'information de l'Internet.
Les Taupes peuvent défendre toutes sortes d’intérêts, des OGM6 à l'eugénisme en passant par la défense idéologique d'une devise monétaire, ou encore le révisionnisme historique, lequel peut amener son lot de problèmes pour le site concerné, en vertu de la législation actuelle en France7. C'est sans compter sur les conflits d’intérêts flagrants propres à la collaboration de grandes entreprises avec les faiseurs d'opinions comme Doctissimo par exemple8. Des articles entiers sur tel produit ou tel service sont nés uniquement via la volonté de grandes entreprises d'augmenter leur notoriété et donc leur profit. Et encore, ce manuel n'a pas vocation à dénoncer ces sites web entiers construits sur des bases voisines, mêlant mensonges et vérités, dans le seul but de ralentir ou biaiser les recherches d'un internaute lambda.

Pour revenir au sujet des taupes, en fin de compte, n'importe qui sur un fil de discussion sur Internet peut être pris pour un taupe ou un troll, pour peu qu'il défende une cause dans laquelle il place ses convictions. Afin de maintenir la Vérité, il est de notre devoir de trier le bon grain de l'ivraie, d'extirper la vérité au milieu de cet océan de manipulation. Un individu isolé navigant sur l'Internet ne devrait jamais confier définitivement ses croyances à tel article, à tel intervenant sur un fil de discussion ; il doit forger sa propre opinion en plaçant sa confiance uniquement en lui-même.
Au final, les trolls et les taupes provoquent de manière inhérente une perte de temps dans vos recherches. Ce sont des facteurs ralentisseurs pour la connaissance, quelle que soit sa nature.

En conclusion, si vous voulez vraiment connaître un sujet en profondeur, rien de tel que les livres ou les e-books.

Et puis, si vous essayez de dépasser le connard n°1 en niveau de trolling, vous serez vite rattrapé. N’oubliez pas que c’est lui qui a écrit ce manuel.


Liens connexes :
-> A noter que ce n'est pas réellement « Israël » qui paye des travailleurs pour rédiger des articles Wikipedia, cet argent vient probablement de personnes mal intentionnées intéressées par la diffusion de la pensée unique.
Chapitre IX, Menaces, conflit, information: vers une info-stratégie
François-Bernard Huyghe, Docteur d'Etats en sciences politiques
Fondateur de l'Observatoire Européen d'Info-Stratégies
2 [ - Wikipedia – Israël paye des travailleurs pour manipuler du contenu en ligne - ] : https://www.youtube.com/watch?v=-x2DFnGI9Ac

Au passage, la DGSE vous souhaite bien le bonjour !


Les conférences sur la Blockchain & le Bitcoin en 2017


jeudi 9 février 2017

Prospective réaliste: des superordinateurs de poche dès 2023 ?

  Article du 12 mai 2015 du journal L'immonde:

« La fin d’Internet, c’est pour bientôt » et pour cause : il serait « au bord de l’effondrement » – qui pourrait survenir « dès 2023 » – voire carrément « menacé d’explosion ». A croire certains titres de la presse ces derniers jours, ça sentirait la fin pour le réseau des réseaux.

La raison ? L’augmentation spectaculaire du volume de données : avec l’essor des smartphones, l’avènement de la télévision numérique et la multiplication des vidéos de chats mignons, les tuyaux seraient menacés d’engorgement. La quantité de données échangées serait en telle augmentation que leur transport menacerait de devenir impossible et la consommation électrique associée insoutenable.
Ce vent de panique s’est levé du côté de l’équivalent britannique de l’Académie des sciences, la prestigieuse Royal Society. Cette dernière organise les 11 et 12 mai un symposium scientifique où des chercheurs vont se pencher sur le « capacity crunch » (la crise de capacité) d’Internet.
Le chercheur qui chapeaute ce rassemblement, Andrew Ellis, de l’université Aston de Birmingham, a multiplié les interviews dans la presse anglaise. « La demande rattrape l’offre. On s’en est très bien sortis pendant des années, mais on arrive au point où on ne peut pas continuer pour toujours », expliquait-il dans le Daily Mail. Il craint que la pose de nouveaux matériels, les innovations en termes de transmission de données ne suffisent pas à repousser certaines limites techniques actuelles (capacité de stockage, vitesse de transmission…).

L’effondrement d’Internet ? Un « mythe »

La prédiction fait sourire les techniciens du réseau. « Le mythe de l’effondrement d’Internet, on l’a vu cent cinquante fois, j’ai confiance dans les chercheurs des équipementiers, car c’est dans l’intérêt de tout le monde », estime un consultant réseau, bon connaisseur du dossier.
Depuis sa naissance, Internet était en effet censé mourir plusieurs fois : en 1996, lors du bug de l’an 2000, en 2004, avec l’arrivée des pays émergents sur le réseau ou en 2012, avec l’accélération de l’Internet mobile. Il a survécu à chaque fois.
« Techniquement, il est exact que le débit augmente et que, si on ne fait rien, ça atteindra une limite, explique Stéphane Bortzmeyer, ingénieur réseau et spécialiste de l’architecture d’Internet. Mais les opérateurs ne restent pas inactifs et prennent des mesures. Jusqu’à présent, ça a toujours marché. Je ne vois aucune raison de faire du sensationnalisme pessimiste. »

Les frigos ne feront pas de vidéo haute définition

« On joue sur l’alarmisme », abonde Clément Cavadore, consultant et membre du conseil d’administration de France IX, le principal nœud de l’Internet français – où fournisseurs d’accès et de contenus connectent leur réseau. « Cette prédiction sert à dire qu’on ne gagne pas assez d’argent, qu’il faut des investissements. Je ne dis pas que les besoins en bande passante ne vont pas augmenter. » Selon lui, même l’avènement des objets connectés n’entraînera pas de déluge de données : « La technologie s’adapte et les usages ne vont pas continuer à croître comme ils l’ont fait ces dix dernières années. Mon frigo ne m’enverra pas une vidéo en haute définition de l’intérieur de sa porte ! »
Même ton rassurant du côté de Henk Steenman, le directeur technique d’AMS-IX, le nœud d’échange Internet d’Amsterdam, un des plus fréquentés du monde :
« Un effondrement d’Internet au niveau mondial sera évité en hébergeant les données qui représentent la majeure partie de la bande passante plus près de l’utilisateur final. C’est ce à quoi nous assistons : les données sont transférées de plus en plus localement, et non plus sur de grandes distances, ce qui réduit le besoin de très grandes capacités au niveau mondial. »
Les innovations technologiques permettront sans problème, selon lui, d’augmenter les capacités d’Internet par « bien plus qu’un facteur de 10 dans les prochaines années ».

Vers une pénurie d’électricité ?

L’autre danger que pointent les chercheurs qui craignent un capacity crunch, c’est l’augmentation spectaculaire des besoins en électricité par les infrastructures d’Internet. Dans le cas des datacenters, ces ordinateurs géants où sont regroupées et stockées une grande partie des données qui circulent sur le Web, cela représente souvent leur principal poste de dépense.
Avec l’augmentation des données échangées sur Internet, démultiplié par l’émergence du cloud computing, qui consiste à héberger une part croissante de ses données (photos, e-mails, documents, etc.) sur des ordinateurs distants, le nombre de datacenters a explosé.
Selon une note publiée en avril par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, certaines zones de la région parisienne, notamment autour de Plaine commune, seraient « au bord de la saturation » en termes de consommation électrique. Et, selon la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie, 25 % de l’augmentation des besoins en énergie liée au Grand Paris seront imputables aux datacenters. Sur la consommation électrique, Andrew Ellis, toujours dans le Daily Mail, tire la sonnette d’alarme : « Nous allons arriver à court d’énergie dans une quinzaine d’années. »

« Chiffres alarmistes »

Cette prédiction est « basée sur des chiffres alarmistes », nuance Laurent Lefevre, chercheur à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) qui travaille sur la consommation énergétique liée à Internet.
Selon les estimations de Greentouch, un consortium d’industriels et d’universitaires auquel participe l’Inria, les marges de manœuvre de l’industrie en matière d’économies d’énergie sont considérables :
« Nos travaux montrent qu’il est possible de diminuer par un facteur 1 000 la consommation électrique d’Internet tout en garantissant la qualité du service. Autrement dit, on pourrait avoir en 2020 un réseau qui consomme 90 % de moins qu’en 2010, même avec l’explosion du trafic. »
Les clés de cette maîtrise de la gourmandise énergétique d’Internet sont nombreuses : diminution de la consommation des appareils, organisation plus décentralisée du réseau, mais aussi optimisation des logiciels et des applications qui fonctionnent sur les appareils.
« Le mouvement est déjà engagé », juge M. Lefevre, citant par exemple de nouvelles méthodes de refroidissement des datacenters. « Oui, les réseaux consomment » et le trafic augmente. Mais, pour lui, cela ne va pas se traduire par l’effondrement d’Internet. En revanche, précise-t-il, « cette augmentation du trafic doit nous inciter à utiliser de manière écoraisonnable ».








commentaire de Stef du 12 mai 2015: 
  
Stef 12/05/2015 - 20h09
ce ne sont pas les mêmes qui offrent les services et qui pilotent les infrastructures .... Donc cela peut très bien se produire ... et on vivra tout aussi bien ... comme avant ... c'est un problème de priorité ...

source (12 mai 2015):  http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/05/12/internet-congestionne-d-ici-a-2023-pas-si-vite_4631574_4408996.html

critique perso:
Résumons rapidement. On aurait des types qui auraient accès à des supercalculateurs quantiques qui se sont rendus compte qu'Internet ne survivra pas à lui-même, et qu'il faudra, en conséquence, trouver une solution alternative à son existence. Une prophétie que l'on pourrait statuer à l'Ère du tout numérique serait de dire qu'on nous permettrait, à chacun d'entre nous, d'avoir des superordinateurs quantique de poche partout où l'on va ! Un peu comme quand on emmène sa chienne en laisse se balader. Des superordinateurs capable de stocker les données d'une nouvelle manière, peut-être avec une nouvelle interface cerveau-ordinateur basé sur l'ADN humain, ou alors simplement des machines quantiques aux capacités de stockage infinies, 0 lag garanti, 0 nécessité en électricité grâce à un nouveau procédé basé sur l'énergie libre et infinie. Le pied me direz-vous ! 
 

mardi 7 février 2017

“L’assurance Apocalypse” : La moitié des milliardaires de la Silicon Valley ont un abri

      Le "Plan de continuité du gouvernement":


Cet article en français, publié en janvier dernier par L'Express, originalement écrit par The New Yorker, est aujourd'hui  publié par le Daily Mail.

Panique et anxiété suscitent la construction de bunkers de luxe pour les super-riches de Los Angeles (et d'ailleurs)
http://conscience-du-peuple.blogspot.com/2016/10/panique-et-anxiete-provoquent-la.html

La société Vivos vient de racheter un ancien abri anti-atomique à Rotehnstein, en Allemagne. Baptisée «Vivos Europa One», cette forteresse souterraine de 25 000 mètres carrés a coûté 200 millions d'euros, soit 292 milllions de dollars canadiens
http://fr.canoe.ca/argent/immobilier/archives/2016/06/20160602-140231.html

Visite guidée de bunkers souterrains 
https://www.youtube.com/watch?v=uEDAE_9v4h0#t=13

Les Walmart [et Home Depot] font partie d'un programme de gestion globale des urgences depuis le 11 septembre 2001: un partenariat public-privé avec la FEMA (Federal Emergency Management Agency) et autres agences gouvernementales
http://conscience-du-peuple.blogspot.com/2015/04/les-walmart-et-home-depot-font-partie.html

Le "Plan de continuité du gouvernement": liste d'abris souterrains destinés à l'élite (avec des photos de certaines de ces gigantesques installations)
http://conscience-du-peuple.blogspot.ca/2015/01/le-plan-de-continuite-du-gouvernement.html

Plusieurs dirigeants de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde, écrit The New Yorker.
Pas forcément en se terrant dans des abris sophistiqués, mais en se livrant à des pratiques beaucoup plus radicales et étranges. Ainsi, Steve Huffman, le CEO de Reddit, qui était myope jusqu’alors, a récemment subi une chirurgie correctrice sur ses yeux pour augmenter ses chances de survie en cas de catastrophe naturelle ou d’origine humaine :
« Si la fin du monde se produit – et même si ce n’est pas la fin du monde, mais que nous soyons confrontés à de grosses  difficultés, il sera très compliqué de se procurer des lentilles ou des lunettes. Et sans elles, je suis foutu ».

L’assurance apocalypse et la Nouvelle-Zélande
Ensuite, il y a Marvin Liao, un associé de 500 Startups, une société de capital-risque, qui a acheté des armes et qui pratique maintenant le tir à l’arc (Il a dû regarder Hunger Games, probablement …)
Antonio Garcia Martinez, ex-chef de produit chez Facebook, a acheté une forêt sur une île du Nord-ouest du Pacifique, dans laquelle il a installé des générateurs, des panneaux solaires et un énorme stock de munitions.
Reid Hoffman enfin, le fondateur de LinkedIn, affirme que plus de 50 % des milliardaires de la Silicon Valley ont acquis « une assurance apocalypse », c’est-à-dire une parcelle dans un endroit qu’ils estiment assez sûr pour pouvoir s’y réfugier en cas de cataclysme, aux États-Unis ou à l’étranger. Le Brexit et l’élection de Donald Trump ont accéléré ce processus. Il précise que la Nouvelle-Zélande est très prisée à ce titre.
Le fondateur de Paypal et conseiller de Trump, Peter Thiel, a lui-même acquis la nationalité néo-zélandaise, un pays qu’il aime appeler «Utopia». Les statistiques montrent que, en 2016, les étrangers ont acheté plus de 3.500 kilomètres carrés de terres, quatre fois plus qu’en 2010.
Quel est le problème?
Ces gens sont de plus en plus convaincus que notre dépendance croissante à l’égard de la technologie induira des difficultés tôt ou tard. Une attaque majeure sur l’Internet pourrait complètement démanteler notre approvisionnement alimentaire. La chaîne d’approvisionnement est toujours complètement dépendante du GPS, des prévisions météorologiques et de la logistique. Tous ces éléments dépendent eux-mêmes entièrement de l’internet, désormais.
A la Silicon Valley, les gens ne sont manifestement plus à l’aise. L’année dernière, l’astrophysicien Stephen Hawking et le CEO de Tesla, Elon Musk, ont mis en garde contre une catastrophe terrestre.
Voici les quatre scénarios qui, selon le physicien, pourraient entraîner la fin du monde :
Une guerre nucléaire
« Le trait humain que j’aimerais changer est l’agression », a dit Hawking. Il craint que cette caractéristique, combinée avec les avancées technologiques dans le domaine des armes nucléaires, ne soit à l’origine de la fin de l’humanité.
Le réchauffement climatique
«Nous ne savons pas où le réchauffement climatique va s’arrêter», a déclaré Hawking dans une récente interview, « mais dans le pire des cas, la Terre deviendrait comme notre planète sœur Venus, avec des températures autour de 250° C et des pluies d’acide phosphorique. L’humanité ne pourrait pas survivre dans de telles conditions ».
Des virus créés par l’être humain
Hawking avertit des dangers posés par les virus génétiquement créés, qui ont la capacité de détruire la totalité de l’espèce, car nous ne connaissons pas le fonctionnement des gènes et ne pouvons pas contrôler la façon dont ils se reproduisent et mutent.
Les Robots
Hawking a signé – comme Musk et le co-fondateur d’Apple Steve Wozniak – en Juillet 2015, une lettre ouverte dans laquelle il met en garde les scientifiques et les inventeurs contre la création d’une intelligence artificielle qui pourrait déclencher une course aux armes mondiale. « Les armes autonomes sont idéales pour des tâches telles que les assassinats, la déstabilisation de nations, la soumission de populations et l’extermination sélective d’un groupe ethnique particulier », écrivent les auteurs.
Conclusion : En d’autres termes, ces gens craignent le monstre qu’ils ont contribué à créer. Cela semble ironique, mais peut-être qu’ils savent quelque chose que nous ne savons pas?
Sources:

Tout est question d'incertitude, pas de prophétisme apocalyptique


  • L’Horloge de l’Apocalypse se rapproche de minuit
  • Le monde n’avait plus été aussi proche de l’autodestruction depuis 1953
  • La menace d’attaque nucléaire, le changement climatique et l’évolution technologique représentent des risques accrus
  • Pour la première fois, le Bulletin of Atomic Scientists a nommé un individu en particulier : Donald Trump
  • Les battages médiatiques devraient être ignorés et l’accent devrait être mis sur les incertitudes quant à l’avenir
  • L’or et l’argent enregistrent d’excellentes performances en période d’incertitude, et jouent le rôle de valeurs refuges
  • Les plus gros gestionnaires de fonds de Wall Street ont misé sur l’or face aux incertitudes actuelles
Nous voilà deux minutes et demie avant minuit. Le temps s’écoule inexorablement, et le danger est partout. Les autorités publiques devraient agir immédiatement, guider l’humanité à l’écart de la falaise. Si elles ne le font pas, les citoyens les plus sages devront se présenter en bergers - Bulletin of the Atomic Scientists, janvier 2017.
J’espère que vous n’avez pas oublié de remonter vos pendules la semaine dernière, pas celles qui indiquent le temps, mais celles de la fin du monde. J’espère aussi que vous ayez cochés quelques cases sur votre liste de choses à faire avant de mourir, parce qu’il s’avère que l’énergie nucléaire, le changement climatique, les politiques nationalistes et la technologie nous aient fait avancer d’un pas de plus vers l’Apocalypse.
L’Horloge de l’Apocalypse, qui est réglée par le Bulletin of Atomic Scientists, a été avancée de trente secondes la semaine dernière, et indique désormais deux minutes et demie avant minuit. Elle n’avait plus été aussi proche de minuit depuis 1953, alors que l’Union soviétique testait sa première bombe à hydrogène, neuf mois après que les Etats-Unis ont testé la leur.
« L’Horloge est universellement reconnue comme un indicateur de la vulnérabilité du monde face aux catastrophes, depuis les armes nucléaires jusqu’au changement climatique, en passant par l’émergence de nouvelles technologies dans divers domaines. » - Bulletin of Atomic Scientists
L’Horloge de l’Apocalypse a été avancée de 30 secondes parce que le groupe de scientifiques estime qu’en 2016, le paysage global s’est assombri à mesure que la communauté internationale a manqué de répondre aux crises existentielles les plus pressantes de l’humanité : les armes nucléaires et le changement climatique.
Le bulletin reconnaît que les perspectives de changement climatique n’ont pas changé au cours de l’année dernière, mais s’inquiète du manque d’action. Il mentionne également son inquiétude face à la technologie et certains domaines d’évolution technologiques susceptibles de représenter une menace pour l’humanité. En 1947, il mentionnait une technologie susceptible de détruire la planète : le nucléaire. Aujourd’hui, il en existe plusieurs.
Ce sont cependant les élections présidentielles aux Etats-Unis et les commentaires du président Trump qui semblent avoir poussé les scientifiques à avancer l’Horloge. Le bulletin mentionne la montée du nationalisme apportée par l’élection de Trump, et s’inquiète des positions de Trump quant aux armes nucléaires et au changement climatique.
Bien que les codes d’accès nucléaires et le changement climatique n’aient pas tant concerné le président, ce n’est pas la première fois que des termes apocalyptiques ont été utilisés depuis son arrivée au pouvoir. Trump s’est même fait un plaisir, à l’occasion de son discours d’investiture, de dépeindre le « carnage américain » qu’il perçoit aujourd’hui au travers des Etats-Unis.
Les scientifiques contre Trump
Le bulletin stipule clairement qu’il se concentre normalement sur les tendances de long terme (et non sur le comportement d’un président qui pourrait n’être au pouvoir que quatre ans), mais :
« …les déclarations d’une seule personne – notamment celle faites avant son investiture – n’ont pas historiquement influencé notre décision d’avancer l’Horloge de l’Apocalypse.
Mais le déclin de la confiance du public en les institutions démocratiques chargées de gérer les menaces globales affectent la décision de notre conseil. Et cette année, les évènements qui ont accompagné les élections présidentielles aux Etats-Unis – dont les cyber-attaques et l’apparente intervention de la Russie dans le processus électoral – ont remis en question la démocratie américaine et les intentions de la Russie, et mis le monde plus en danger qu’il ne l’était l’année dernière. »
Cette décision du Bulletin of Atomic Scientists est une affirmation, comme l’explique Lawrence Krauss, directeur du conseil des commanditaires du groupe. « Six jours après son investiture, ses actes parlent déjà plus que ses paroles, et nous souhaitons que les gens comprennent que nous n’avançons pas dans la bonne direction ».
Absence de faits et narcissisme moral
Nous avons abordé hier les actualités alternatives du gouvernement. Le Bulletin of Scientists s’inquiète également des effets d’une telle hyperbole sur les décisions relatives aux menaces existantes :
« Des hommes et des femmes instruits nous ont un jour dit que les politiques publiques ne s’établissent pas en l’absence de politique. Mais en cette année peu habituelle, nous avons un corollaire à proposer : les bonnes politiques prennent la politique en compte, mais ne laissent jamais de côté les expertises. Les faits sont têtus, et devront être considérés si nous voulons préserver l’avenir de l’humanité sur le long terme. Les armes nucléaires et le changement climatique sont précisément le genre de menaces complexes qui ne peuvent pas être gérées sans l’accès au savoir des experts. »
Il y a ici un élément évident de narcissisme moral, et des deux côtés – Trump, et les scientifiques. Les deux camps pensent en savoir plus que l’autre, et se pensent plus aptes que l’autre à influencer les politiques établies.
Nassim Taleb a écrit sur ce phénomène sur son blog, Intellectuals but Idiots, et nous dit que « cette classe d’experts paternalistes et semi-intellectuels sortis de l’Ivy League ou de Cambridge pense pouvoir nous dicter 1) quoi faire, 2) quoi manger, 3) comment parler, 4) comment penser et 5) pour qui voter.
Les mots de Taleb sont peut-être un peu durs, mais ils nous expliquent clairement comment des groupes de pensée autoritaires tels que le Bulletin of Scientists peuvent eux-mêmes avoir encouragé des politiques nationalistes et mis Trump au pouvoir.
Il nous est aussi nécessaire d’observer le point de vue de Trump, qui se trouve renforcé par ceux qui gravitent autour de lui. Les gens n’ont pas tendance à penser que ceux qui influencent la politique cherchent à prendre soin d’eux et à s’occuper de ce qui importe vraiment pour la vie de tous les jours.
Dans I Know Best, Roger Simon nous écrit que « c’est ce genre de narcissisme de groupe qui en pousse certains à se penser meilleurs qu’ils ne le sont vraiment, parce qu’ils ont les mêmes idées reçues et conventionnelles que leurs semblables. C’est un système de récompense mutuelle ».
Tout est question d’incertitude, et pas de prophétisme de l’Apocalypse
Nous pourrions dire que les mises en garde des scientifiques et le narcissisme moral de même degré dont fait preuve Trump lorsqu’il se dit vouloir travailler pour le peuple sont contreproductifs. Voici ce que nous en dit Will Boisvert :
« Le prophétisme de l’Apocalypse distord systématiquement notre compréhension du risque, et nous hypnotise par des scénarios sensationnels qui nous distraient des risques mondains qui sont objectivement plus importants. Pire encore, il peut amoindrir plutôt que galvaniser les efforts de résoudre les problèmes globaux. En observant les risques comme étant infinis, il devient plus difficile de les mesurer, le des prioriser et de les équilibrer, ou encore de contenir les plus petits afin de mitiger les plus gros. La conséquence peut en être une paralysie. »
Je suis tout à fait d’accord. La décision d’avancer l’heure indiquée par l’Horloge de l’Apocalypse a beaucoup fait parler d’elle, mais à quelles fins ? Cette information nous apprend-elle autre chose que le fait que ce groupe de scientifiques n’apprécie pas Trump ? Le commun des mortels n’en tire aucune information utile.
Anders Sandberg, chercheur au Future of Humanity Institute de l’Oxford Martin School, à l’Université d’Oxford, écrit sur les conséquences de ces distorsions pour les tentatives de classifier ces dangers et sur notre perception du risque. « Il y a de fortes chances qu’au moins une de ces prédictions se trompe. Il est peut-être plus utile de prendre en compte l’incertitude. »
Sandberg a raison, mieux vaut considérer le niveau d’incertitude à un moment donné, ainsi que les risques connus. Nous ne connaissons véritablement les risques qu’après-coup, et il arrive bien souvent que nous ne parvenions pas à en déterminer la cause ou le catalyseur.
Ce que nous savons, c’est que rien n’est certain, et qu’il semblerait que nous vivions aujourd’hui dans un monde plus incertain que jamais. Ce que nous savons également, c’est que l’or et l’argent enregistrent d’excellentes performances en période d’incertitudes accrues, et qu’ils pourraient être forcés à la hausse par la présidence de Trump et les mouvements des plaques économiques tout autour du globe.
Face à l’incertitude, achetez de l’or
Un peu plus tôt cette semaine, nous avons publié un résumé de Reassessing the Role of Precious Metals As Safe Havens – What Colour Is Your Haven and Why?, par le Dr. Brian Lucey et Sile Li, du Trinity College et de l’école de commerce Trinity, à Dublin, qui se penche sur les propriétés des valeurs refuges que sont les quatre métaux précieux (or, argent, platine et palladium) contre celles des actions et obligations, dans onze pays.
Dans cette étude, les auteurs ont tenté d’identifier les déterminants politiques et économiques robustes des propriétés de valeur refuge des métaux précieux. Ils en concluent que « les incertitudes en matière de politiques économiques sont un déterminant positif et robuste du rôle des métaux précieux en tant que valeurs refuges, indépendamment des pays ».
Le Bulletin of Atomic Scientists manque de se pencher sur le système financier, bien qu’il mentionne la montée du nationalisme comme un facteur clé du risque nucléaire. Je suis d’avis que les risques économiques devraient toujours être pris en considération.
Et je ne suis pas le seul. Reuters a récemment rapporté que l’or est devenu la valeur refuge favorite de certains gestionnaires de fonds de Wall Street :
Certains des plus gros gestionnaires de fonds de Wall Street ont misé sur l’or face aux méthodes employées par le nouveau président américain et les élections imminentes en Europe, qui devraient générer davantage de volatilité sur les marchés et renforcer le rôle du métal en tant que valeur refuge.
Les gestionnaires de fonds de chez IVA, Ridgeworth et Fidelity comptent parmi ceux qui ont adopté une position haussière sur l’or, à une heure où le VIX, l’indice de volatilité de Wall Street, est au plus bas sur deux ans face à une reprise du marché boursier qui a fait grimper le S&P500 de 6,5% depuis les élections de novembre.
Conclusion – l’incertitude est une bonne chose pour l’or
En guise de conclusion, le Bulletin of Atomic Scientists stipule que « les délibérations de cette année ont été plus urgentes que d’habitude. Parmi les sujets qui inquiètent les scientifiques figue le fait que les chefs d’Etat du monde n’ont pas suffisamment progressé face aux turbulences continuelles ».
Je suis d’avis qu’il en va de même pour le système financier et le désastre systémique global qu’il est devenu ces quelques dernières années. Comme je l’ai déjà dit suite à l’élection de Trump, je m’attends à une forte dose d’incertitude et de volatilité au cours des mois et années à venir. Bien que nous ayons maintenant une idée de la méthode de gestion gouvernementale de Trump, les inconnues restent nombreuses aux Etats-Unis comme dans le reste du monde.
Les investisseurs devraient ignorer le narcissisme moral des élites, des politiciens et des scientifiques, et se préparer à l’incertitude à venir en diversifiant leur portefeuille sur l’or et sur l’argent. Ces dernières années et au fil des âges, les deux métaux précieux ont protégé les investisseurs et les épargnants face à l’incertitude, économique comme politique. 

Conclusion #2: le temps est un instrument politique 

lundi 6 février 2017

La CIA publie ses directives pour 2035




https://www.amazon.fr/monde-2035-par-CIA-ebook/dp/B01MRBL3MX

Synopsis:
"Le monde des 20 prochaines années décrypté par le renseignement américain. Un état inédit des perspectives économiques, sociales, écologiques et géo-stratégiques mondiales dans toutes les régions du monde.

Jamais l'Histoire n'a connu de telles accélérations qu'aujourd'hui. Il nous faut des instruments précis pour comprendre et décrypter le monde des vingt prochaines années. C'est l'objectif de ce Rapport du Conseil National du Renseignement qui fournit analyses et perspectives à la CIA. Pour mener ce travail impartial et sans tabou, 2500 personnes de tous horizons (stratèges, chercheurs, économistes, spécialistes du renseignement et de la prospective) ont été interrogées.

Intitulé le " Paradoxe du progrès ", ce Rapport vient d'être remis au président Trump. Malgré leurs formidables opportunités économiques et technologiques, jamais nos sociétés n'ont été menacées par autant de périls. Nous vivons dans un monde de plus en plus intégré et interdépendant. Comment les États-Unis dirigés par Donald Trump exerceront-ils leur leadership ? La Russie demeurera-t-elle agressive si son économie faiblit ? Comment l'Europe va-t-elle affronter sa crise d'identité et la montée des populismes ? Les classes moyennes des pays développés vont-elles continuer de s'appauvrir ? Dans les vingt prochaines années, la population chinoise continuera à vieillir et l'Afrique connaîtra la croissance démographique la plus élevée au monde. Les entreprises privées enverront des hommes dans l'espace menacé par la militarisation des Etats. Comment affronter le réchauffement climatique, les cyber-attaques et les actes terroristes ? Autant de pistes, de scénarios ici analysés, et de réponses apportées.

Ce Rapport captivant est un concentré de réflexions uniques sur le monde actuel et de demain."

Reprenons dans l'ordre: Ce rapport captivant est un concentré de manipulations uniques sur le monde actuel et de demain.
 Comment affronter le réchauffement climatique sur-médiatisé, les cyber-attaques des superordinateurs quantiques des pays qui se sont déjà serrés la main, et les actes terroristes des fragiles du haut ?

Cet "état inédit des perspectives économiques, sociales, écologiques et géo-stratégiques mondiales dans toutes les régions du monde" n'est peut-être qu'une réédition tardive du rapport commandé par le Club de Rome en 1970 et publié en 1972, le fameux rapport Meadows intitulé The Limits to Growth (littéralement Les limites à la croissance).
Je referai un article quand je l'aurai lu, en attendant, à chacun et chacune de se forger sa propre opinion.

vendredi 27 janvier 2017

La première grande analyse scientifique sur la fabrication en masse par le gouvernement chinois de faux commentaires dans les médias sociaux



les niakoués quand ils vont bosser
Le gouvernement chinois fabrique et publie environ 448 millions de commentaires sur les médias sociaux par an, selon une récente et grande (par l’échelle) étude menée par des chercheurs de Harvard, Stanford et de l’université de Californie à San Diego et dirigés par Gary King responsable de l’Institute for Quantitative Social Science. La recherche réfute le point de vue largement répandu selon lequel le Parti 50 cent, un groupe de travailleurs rémunérés à la pièce (50 cents $ par commentaires), viserait les personnes qui publient des commentaires négatifs au sujet du gouvernement. Le Parti 50c est plutôt un groupe étroitement coordonné de travailleurs du gouvernement dont les messages font partie de leurs fonctions normales et salariées et consistent pour la plupart, en discussions optimistes sur les initiatives gouvernementales à venir ou sur des questions qui détournent des véritables scandales. 


le diagramme des connards chinois

L’analyse révèle également des caractéristiques sémantiques des postes du Parti 50c, permettant d’utiliser des classificateurs de langage relativement simples pour faire des suppositions sur les commentaires provenant de ses membres et valident cette hypothèse de manière astucieuse en les amenant à se révéler par des propos trompeurs dans des messages privés. La littérature scientifique offre maintenant pléthore de preuves sur le comment et pourquoi le gouvernement chinois censure certains commentaires des médias sociaux qui sont apparus sur le web ou de les filtrer avant qu’ils n’apparaissent. Dans les deux cas, l’appareil de censure permet une grande gestion de la critique du régime, de ses fonctionnaires et de leurs politiques qui peuvent être utiles pour le gouvernement central dans la gestion des dirigeants locaux, mais stoppent toutes discutions qui pourraient générer une action collective sur le terrain. Cette recherche s’appuie sur une dizaine d’études déjà publiées ainsi que de l’analyse, au combien complexe et à grande échelle, de multiples documents, notamment d’une archive de milliers de courriels qui a fuité du Bureau de la propagande Internet de Zhanggong, un district de la ville de Ganzhou dans la province de Jiangxi. Nous estimons et révélons la taille de ce qui se révèle être une opération gouvernementale massive qui compte environ 448 millions de postes par an. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la recherche montre que presque aucun des membres du parti 50c du gouvernement chinois ne s’engage dans un débat ou un argumentaire quelconque. Ils ne s’engagent pas à défendre les critiques faites sur le gouvernement, ces dirigeants, et leurs politiques, quel que soit l’aspect “vitriolique” des commentaires. En effet, ils semblent éviter toute controversent. Au lieu de cela, la plupart des commentaires du 50c abordent de futures initiatives prises par le gouvernement et des discussions positives sur des questions de valence. Les chercheurs constatent également un niveau élevé de coordination au niveau du timing et du contenu de ces postes. Toujours selon l’étude, ces modèles de propagande correspondent à une stratégie du régime visant à distraire et à détourner l’attention du public des discussions ou des évènements ayant un potentiel d’action collective. Tirée de l’étude, un exemple de la structure globale du transit des courriels de propagande. Dans ce diagramme, chaque cercle représente un compte de messagerie spécifique et chaque ligne indique d’où et vers qui les courriels ont été envoyés. Les membres du parti 50c envoient des copies de leurs messages au Bureau de propagande de l’Internet du district Zhanggong, réclamant un crédit pour l’affectation du commentaire. Ce bureau fait ensuite rapport à d’autres bureaux de l’exécutif de niveaux supérieurs, comme le “Zhanggong People’s Court News office” ou le “District Party Office Information Department” (voir les lignes à partir du centre de la structure en forme de fleur).


Le Guru vous a fait une traduction de l’abstract (résumé) de l’étude :  
"Le gouvernement chinois a longtemps été soupçonné d’avoir engagé jusqu’à 2 000 000 de personnes pour insérer de façon sournoise un grand nombre de pseudonymes et d’autres écrits trompeurs dans le flot de vrais messages des médias sociaux, comme s’ils étaient les véritables opinions des gens ordinaires. Beaucoup d’universitaires et la plupart des journalistes et militants affirment que ces soi-disant postes du "parti des 50c" plaident vigoureusement pour le côté du gouvernement dans les débats politiques. Comme nous le montrons, cela est également vrai de la grande majorité des commentaires ouvertement accusés sur les médias sociaux d’être du 50c. Pourtant, il n’existe pratiquement aucune preuve empirique systématique de cette allégation ou, plus important encore, de l’objectif stratégique du régime chinois dans la poursuite de cette activité. Dans la première analyse empirique à grande échelle de cette opération, nous montrons comment identifier les auteurs secrets de ces postes, les messages écrits par eux, et leur contenu. Nous estimons que le gouvernement fabrique et publie environ 448 millions de commentaires sur des médias sociaux par an. Contrairement aux précédentes revendications, nous montrons que la stratégie du régime chinois est d’éviter de discuter avec les sceptiques du parti et du gouvernement, et de ne pas même discuter de questions controversées. Nous pensons que le but de cette opération secrète massive est plutôt de distraire le public et de changer de sujet, la plupart de ces postes impliquant le dévouement à l’aspect positif de la Chine, l’histoire révolutionnaire du Parti communiste, ou d’autres symboles du régime. Nous discutons comment ces résultats correspondent à ce que l’on sait sur le programme de censure chinois et suggérons comment ils peuvent changer notre compréhension théorique plus large du “savoir commun” et du contrôle de l’information dans les régimes autoritaires. L’étude publiée dans l’American Political Science Review et au format PDF sur le site de l’université d’Harvard qui a rendu les données public : How the Chinese Government Fabricates Social Media Posts for Strategic Distraction, not Engaged Argument. "

Votre serviteur se permettra, pour une fois, un conseil : évitez de lire les commentaires sur les sites d’actualités en général, surtout quand ceux-ci traitent de politique étrangère ou intérieure ou de courant de pensée, religieux…car d’une part ils sont, assez souvent, très déprimants, écris sous le coup de l’émotion ou /et par des personnes aux partis pris déjà bien établis et qui luttent désespérément à insuffler leur pensée dont ils ne peuvent se défaire, ou avec une motivation que l’on retrouve dans celle des mauvais graffitis sur les murs : d’une certaine reconnaissance quitte à se faire détester (le Troll). Et il y en a d’autre, comme ceux analyser dans l’étude et qui ne concerne pas que le gouvernement chinois, à la fonction plus “perverse/ stratégique” et de masse, qui tente à biaiser ou à détourner le lecteur de la réalité afin d’orienter ou de désorienter ce dernier par l’idée qu’il est tout seul à penser de la sorte, le laissant imaginer qu’il n’est pas dans le vrai et que la vérité est ailleurs… Basez-vous sur les faits, sur plusieurs sources, vérifiez-les et faites-vous votre propre opinion tout en sachant rester ouvert à toute autre. Alors, me direz-vous, qu’en est-il de GuruMeditation ? Et bien, le grand censeur c’est le Guru (indépendance, quand tu nous tiens…) qui, après mûre réflexion (et parfois il se pose encore la question), a décidé de laisser ces lectrices(teurs) s’exprimer dans l’espoir que ces derniers enrichissent le contenu ou posent des questions auxquelles d’autres, peut être plus informés, pourront répondre (le Guru n’ayant pas forcément le temps ou la capacité d’y répondre). Le Guru filtre donc les commentaires et soustrait/ censure ceux tendant à promouvoir/ à mettre en rapport avec des partis politiques, des mouvements religieux, courants de pensée… qui n’ont rien à faire sur un blog traitant de l’actualité scientifique… ou qui sont agressifs (avec des noms d’oiseaux, etc). Et là ou il manque peut-être d’impartialité, c’est quand on le critique directement sans y mettre les formes. Il faut garder en tête que le Guru passe beaucoup de temps à travailler (depuis maintenant 7 ans) sur ses articles et ceci de manière gratuite et anonyme, par passion et sans y incorporer ses propres convictions (à part, peut-être, dans ces quelques lignes) pour poser une toute petite pierre à l’édifice du savoir humain.

Source: GuruMed

mardi 17 janvier 2017

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 Aujourd'hui, j'ai décidé de quitter définitivement Facebook. Oui, j'ai quitté le navire, parce que je pense que Facebook rend con.
De très nombreuses raisons sont à l'origine de cette décision que certains s'empresseront de qualifier de radicale, et je vais m'efforcer de les exprimer le plus clairement possible dans les lignes suivantes.
Qui dit décision radicale, dit positionnement radicale.
« Le contraire de la prohibition, c'est la liberté, alors que le contraire de l'abolition, c'est l'esclavage. » Robert Neel Proctor, Golden Holocaust
L'origine de mon aversion pour Facebook remonte au temps de mon inscription, en 2009. Déjà à l'époque, quand j'étais en fin de 3ème, je ressentais un profond dégoût face au narcissisme exacerbé, et je me souciais déjà de mon e-réputation. Au début, Facebook c'était sympa, on avait relativement peu d'amis, on scrollait (anglicisme volontaire, « scroll » signifie dérouler) tranquillement en reluquant les photos de nos amis, en lisant les divers statuts (souvent inutiles) qui apparaissaient au hasard de la navigation… Puis, au fur et à mesure, Facebook est comme devenu plus « mature ». Mes amis, avec l'âge, ont tous, ou presque, arrêté de publier des statuts inutiles, ont stoppé la publication de photos compromettantes, et ont commencé à utiliser Facebook « différemment ».
Mais aujourd'hui Facebook a beaucoup évolué. C'est devenu tout… et rien à la fois. En se connectant, on ne sait pas si on va tomber sur le selfie d'un énième pote narcissique, sur la photo d'une assiette bien garnie, sur un statut de carjack encore une fois inutile, sur une vidéo Vine qui a 100k mentions j'aime, sur machin qui a changé sa photo de couv', sur truc-muche qui participe à telle ou telle soirée, sur tel ou tel connard qui tag un autre de ses potes connards, ou même sur un article super intéressant de votre journal préféré. C'est la foire-fouille de l'information, le désordre, le capharnaüm, le foutoir.
Premièrement, les actualités que vous voyez sur votre mur dépendent du temps que vous passez à le dérouler. Les algorithmes de Facebook, ceux qui déterminent les informations du fil d'actualité en tout cas, prennent en compte le temps que vous passez à le dérouler en moyenne, le temps sur lesquelles vous restez longtemps pour les lire – l'actualité va alors être stocké pour dessiner des tendances, afin de mieux vous connaître – vos affinités avec certaines personnes plus que d'autres – celles dont vous regardez le plus le profil, avec qui ceux vous parlez le plus, etc. -, les pages que vous suivez le plus, etc. Néanmoins, l'actualité suivante reste toujours inattendue, mais comme on suppose qu'on ne peut en aucun cas manquer l'actualité suivante, on continue de scroller comme si c'était une drogue.
Ces tonnes d'informations illustrent notre intérêt grandissant pour l'insignifiance, la distraction futile ; ces informations superficielles deviennent le point central de notre existence ; pour preuve, parler de facebook et de ce qui s'y passe devient banal… Une fille faisant partie d'un groupe social dont les sujets de discussion tournent principalement autour de Facebook, aura davantage tendance à descendre son fil d'actualité, afin d'être plus à même de discuter de Facebook et ce qui s'y passe. L'effort surhumain nécessaire pour arrêter ce scroll apparemment sans fin relève d'un courage intellectuel dont peu de personnes disposent. Je me suis surpris moi-même à scroller pendant plus de 15min. Quand j'observe certains de mes semblables, j'ai peur de connaître leur record.
Et alors ? N'a-t-on plus le droit de se rapprocher de son cercle social, de vouloir s'intéresser à la vie et aux intérêts de ses amis ?
Si, vous avez le droit. Mais à vos risques et périls. Vous et votre cercle d'amis représentez une micro-société, et sur Facebook autant de micro-sociétés que d'inscrits existent. Les personnes ayant le plus de likes sur leur photo de profil sont populaires dans leur micro-société, on peut donc les appeler micro-célébrités. Vous êtes célèbre, votre grand nombre de likes sur votre photo de profil satisfait votre égo, vous êtes content d’être vous-mêmes, mais tout cela n'est qu'une illusion. Ça n'est pas ce grand nombre de likes qui fera que vous êtes apprécié des autres. Lorsque vous arrivez dans un nouveau cercle d'amis par exemple, ceux-ci auront une meilleure appréhension de vous si vous avez beaucoup de likes sur votre photo de profil, avec cette information ils seront plus enclins à supposer que vous êtes sociables, de bonne compagnie. Autrement, un « bon profil » vous permet de charmer plus facilement une éventuelle conquête, si et seulement si celle-ci donne de la crédibilité aux informations qu'elle trouvera sur votre profil.
De plus, scroller votre mur perturbe grandement, surtout à long terme, le fonctionnement de votre cerveau. Notre cerveau n'est pas fait pour assimiler des centaines et des centaines d'information par jour, qui plus est si ces informations ne sont pas de la connaissance profonde. Nous devenons des consommateurs irréfléchis de données, notre attention s'éparpille à mesure que les liens, les publicités, les informations s'accumulent. En effet, notre cerveau, lui doté d'une mémoire incroyable, est capable de se souvenir d'une quantité astronomique d'informations, plus ou moins selon les capacités mémorielles de chacun (et la mémoire, ça se travaille). C'est à dire que, à la fin de votre journée, pendant laquelle vous avez passé 3 heures sur Facebook, votre cerveau a accumulé un très grand nombre d'informations, mais seulement une petite fraction de celles-ci ont été réellement utiles à l'élévation de votre niveau de culture et d'intelligence, et surtout de votre conscience, et de surcroît, seulement une partie de celles-ci a été retenu par votre mémoire à long terme. Facebook ne permet pas (encore) de sélectionner méticuleusement ce sur quoi l'on va tomber quand on déroule le mur d'actualité, et donc, de facto, grâce aux milliers d'algorithmes travaillant sans cesse afin de vous sélectionner les informations les plus pertinentes selon toutes sortes d'analyses de données, Facebook fait tout pour vous garder le plus longtemps possible sur son site. On ne pourrait pas leur en vouloir, si ceci ne représentait pas de danger pour les milliards de cerveaux que nous sommes. Or, il est logique de penser que, si l'on multiplie le nombre d'informations auxquelles nous sommes confrontées, de plus si nous nous concentrons que quelques secondes sur celles-ci, notre capacité de concentration en pâtira de manière vertigineuse. Cela joue sur notre comportement au quotidien : on accumule des informations inutiles, on développe un « jmen-foutisme » généralisé, où plus grand-chose n'est vraiment important. Et cela ne vaut pas uniquement pour Facebook, mais aussi pour toutes les activités liées aux smartphones et à l'Internet qui nous distraient brièvement ; nous sommes entrés dans l'ère du divertissement momentané. Aujourd'hui, je le constate non seulement sur les autres mais sur moi-même, que j'ai du mal à me concentrer plus de quelques minutes sans interruption. Avant l'arrivée de la technologie, nos ancêtres étaient bien plus productifs et leurs mémoires plus efficaces qu'avant ; ils n'étaient pas submergés d'information, ils étaient capables de la sélectionner, et n'avaient d'autres choix que de se concentrer longtemps sur une seule activité à la fois. Aujourd'hui, tout a changé, notre apparente capacité humaine 2.0 de multi-taskers (anglicisme=multi-tâches) cache en réalité une détérioration progressive de notre aptitude à nous concentrer longtemps sur une seule chose.
Dernièrement, je présenterai une critique de Facebook d'un point de vue sociologique.
Facebook, c'est un lieu où chaque individu se crée un « profil » correspondant à sa vitrine sociale, chaque personne se conforme à l'idée de mettre une photo de lui sous son plus beau jour, ceci dans le but de séduire au mieux lors d'une éventuelle visite sur ce profil. Certains, piégés dans la spirale de l'égo, ceux qui revivent de manière moderne l'histoire de Narcisse, se sentent très à leurs aises dans cet environnement en ligne ; il leur permet de publier dès qu'ils le veulent un selfie d'eux-mêmes, à la gloire d'eux-mêmes. Puis il y a le « groufie » (bonjour Snapchat), le selfie en groupe, ou chacun consent à exposer aux autres micro-sociétés constituant Facebook que, à défaut de vouloir vous montrer que leurs vies sont mieux que la vôtre, ils veulent se persuader eux-mêmes que leurs vies sont géniales. Une simple publication photographique sur Facebook peut toucher l'égo d'une personne au plus profond d'elle-même ; on peut aisément imaginer qu'un individu totalement dépourvu de confiance en soi éprouverait un sentiment encore plus grand d'isolement social lors de l'observation de toutes ces photos de « groufie », et noterait son nombre de likes substantiellement inférieur à ceux de tous ses amis. Non seulement Facebook est un lieu d'exhibition narcissique, mais c'est aussi un lieu d'humiliation (involontaire la plupart du temps) sociale, où tout un chacun est amené à ressentir de la jalousie à la vue des publications d'autrui. Sur ce réseau social, ceux qui brillent sont ceux qui se dévoilent. L'univers occidental de la jeunesse est de plus en plus décrit-prescrit par ces réseaux sociaux. Facebook, en quelques sortes, devient l'arbitre de l'accès à l 'existence sociale. Je ne critique justement pas les gens qui sont sur facebook, mais ce qu'ils y font. Ce n'est qu'une perte de temps. On n'a pas besoin de photos ou de selfies pour être ou se sentir heureux. À chacun sa propre définition du bonheur. Certaines personnes ont besoin de cette superficialité pour se sentir exister, et c’est bien dommage. Malgré cela, ce réseau social permet à certains cerveaux malades de se rassurer et reprendre confiance en elles. Est-ce vraiment un mal ?
Finalement, je pense que Facebook n'est qu'un moyen moderne utilisé par les gens pour pallier à leur manque d'interactions sociales – oui, vous savez, cette chose qui vous rend heureux. On observe souvent, de nos jours, deux amis face à face rivés chacun sur leur téléphone, sur Facebook. Pourquoi ? Parce qu'ils considèrent qu'ils n'ont plus rien de vraiment intéressant à se raconter, tout du moins rien d'aussi intéressant comparé à ce qui peut se passer sur Facebook. Le fait de sortir son téléphone en groupe pour aller sur le réseau social illustre l'inhabilité de ces personnes à entretenir des conversations assez longues capables de couvrir l'ennui amenant à aller sur Facebook. Triste.
Facebook fonctionne exclusivement sur la satisfaction personnelle. Sur la flatterie de l'égo. Sur le paraître. Peu importe ce que vous faites, ce que vous partagez, vous aurez beau vouloir bien faire, avoir de bonnes intentions, c'est à dire partager une actualité intelligente par exemple, un seul petit like sur celle-ci ne fera rien d'autre que nourrir votre égo, votre ESTIME, vous vous sentirez flatté dans votre façon de penser, mais rien d'autre. Le seul moyen pour éviter ces flatteries pour l'égo est d'avoir un compte Facebook ne vous représentant pas vous-mêmes, avec un pseudo fictif, et aucune photo vous représentant, un compte anonyme en somme. Imaginez-vous alors quel sentiment de satisfaction un fayot partageant un selfie de lui recevant 200 likes peut éprouver. Ce système de compliments incessant envers vous-mêmes est l'essence même de la nature de Facebook. Ce modèle économique est basé sur l’égo, c’est-à-dire sur du vide. Sans ça, Facebook ne serait pas Facebook, et n'arriverait pas à vous garder aussi longtemps dans ses murs.
C'est le règne de l'éphémère, de l’occupation chronophage.
Cependant, il existe une solution si vous souhaitez garder contact avec tous vos amis facebook, mais que vous ne voulez pas de mur d'actualité. Installez l'extension de navigateur Stylish, et installez ce style : https://userstyles.org/styles/101805/quiet-facebook
Vous aurez ainsi un facebook minimaliste, mais sans le mur d'actualités si polluant pour votre temps et votre cerveau. 
Ou sinon, vous pouvez toujours mettre de côté votre égo à chaque fois que vous faites quelque chose sur facedeplouc, ça marche aussi. 
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